"Mein Kampf", Bible du racisme

Publié le par théoden 35

 

 


Le 8 et 9 novembre 1923, une tentative de putsch contre la fragile République de Weimar, mal conçue et mal organisée aboutit à l’interdiction du Parti national-socialiste des travailleurs allemands et à l’arrestation de son Führer Adolf Hitler. Ce dernier condamné à cinq années de prison (mais en réalité il n’accomplira que treize mois) dans la forteresse de Landsberg. C’est au cours de cette captivité très confortable, qu’Hitler rédigea le livre de toute sa doctrine, Mein Kampf (Mon Combat) dont le premier tome paraîtra en 1925 et le second en 1926.



Tout ce qui bouillonnait confusément dans son esprit, il lui a donné forme écrite dans cet ouvrage parsemé de passages destinés à être parlés et ou brûle un passion dévorante. Son autobiographie magnifiquement arrangée, maquillée, prépare le lecteur à un exposé sur une « conception du monde ». Car à l’interprétation matérialiste de l’histoire par l’antagonisme des classes, invention marxiste, donc juive, Hitler oppose la vérité idéaliste aryenne qu’il faut inculquer sans relâche aux jeunes générations.

 

Une loi de la nature, édicte l’inégalité des races et veut que les races supérieures supplantent les races inférieures et elle a réservé à la race aryenne le rôle de civiliser le monde et de le dominer. Encore faut-il que la sang aryen se conserve pur : le métissage est le pêché suprême contre la nature qui, insultée se venge ; la perte de la pureté du sang détruit l’unité de l’âme d’un peuple et disloque son être même. L’Etat digne de ce nom n’a qu’une fin essentielle : promouvoir la grandeur du Volk (Peuple) germanique, unité raciale reposant sur la communauté du sang, et conquérir à ce peuple allemand sans espace les territoires nécessaires à sa vie et à sa domination. Il ne s’agit pas de rétablir les frontières de 1914. Ces nouveaux territoires, il faut les chercher à l’Est, dans la Russie aux plaines immenses et fertiles, dans cette Russie qui, tombée aux mains du Marxisme, c’est-à-dire des juifs, est mûre pour s’effondrer en tant qu’Etat.

 

Ainsi le destin même semble avoir voulu montrer expressément  son objectif au mouvement national-socialiste. « Nous autres, nationaux-socialistes, nous biffons délibérément l’orientation de la politique extérieure d’avant guerre. Nous commençons là où l’on  avait fini il y a six cents. Nous arrêtons l’éternelle marche des Germains vers le Sud et vers l’Ouest de l’Europe et nous jetons nos regards vers l’Est. » Rassembler le Volk et sa puissance pour les sortir de leur étroit habitat actuel et les jeter vers cet Est prédestiné, telle est la mission historique du mouvement et dans sa conclusion, écrite en novembre 1926, Hitler prédit qu’ : « Un Etat qui, à une époque de contamination des races, veille jalousement à la conservation des meilleurs éléments de la sienne, doit devenir un jour le maître de la Terre ».

 

Il n’y avait dans cette « conception du monde » rien d’original quant au fond. A.de Gobineau, Vacher de Lapouge, H.S Chamberlain avaient jeté les fondements de l’aryanisme historique. Leurs idées étaient largement répandues dans l’Allemagne de Guillaume II. Mais aucun de ces théoriciens n’avait été prêt ni capable de traduire le mythe en réalité. Hitler l’autodidacte sans oeillères ni préjugés, à l’âme de glace, nourri d’un darwinisme grossier qui évoquait à bon marché la « nature » et sa cruauté, était prêt et apte à effectuer cette transposition avec une implacable logique.

 

Publié dans Rétrospective

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